Et la Tempérance bordel!
| «Bienvenue sur le chemin des Initiés. Ici, le Féminin est roi et tu pourras trouver ton être et ta place. J’aime le monde entier car j’écoute et je guéris. Laisse-moi t’aimer pour te montrer le chemin du Soleil. Pense à moi, à mon nom, Tempérance. Tu m’as cherché dans ton thème, je suis cachée dans ton cœur. Bonjour mon amie, bienvenue sur le sentier des méditants, Ceux qui se sont dépouillés de l’inutile pour plonger au cœur du Divin. »
(Laetitia Aithachimi) | ||||||||||||||||
Merci à Laetitia du groupe Empereur de Paris |
Il est vrai que Tempérance est plus populaire, plus attachante qu’une Justice, un Pendu ou même une Papesse. Son visage doux et serein, ses ailes d’ange doivent probablement faire écho à l’idéal que nous poursuivons sur le chemin de notre transformation. Certaines personnes regrettent de ne pas la rencontrer dans leur référentiel, mais comme dit Laetitia, elle est dans le coeur de ceux qui la désirent et l'appellent.
Moi je ne me souviens pas l'avoir appelée ou désirée et pourtant elle s'est installée dans mon Référentiel. En fait, cet Arcane ne me fait ni chaud ni froid, normal me direz-vous lorsque l’on parle de Tempérance…
Pourtant les mots du chaman El Chura, l’homme au plumage de renard, qui accompagnât Luis A. dans sa quête des 7 plumes de l’Aigle, résonnent toujours en moi : « Soit gelé ou brûlant mais jamais tiède ». 1
Si je parle ainsi, c’est sans doute parce que Tempérance est placée en défi dans mon deuxième RN, celui que m’ont donné ma famille adoptive et la nation française lorsque toutes deux m’ont adoptée, accueillie en leur sein. En m’offrant une deuxième date de naissance avec Tempérance en défi, leur message inconscient était peut-être de me dire: « Nous, les descendants des Gaulois, peuple blond au yeux bleus, nous voulons bien t’accueillir, toi, la petite fille aux cheveux noirs et aux yeux sombres, qui viens du pays des moussons, des tsunami, de l’extrême pauvreté ; terre des guerres, des génocides ; terre des débordements de la nature autant que de ceux de l’esprit humain. Nous avons dépouillé le cœur de tes parents et t’avons achetée comme une marchandise, mais c’était uniquement pour ton bonheur. Pour cette raison, nous te demandons de tempérer les excès que l’histoire a laissés dans ton corps et dans ton âme. Tempère le bouillonnement du sang qui coule dans tes veines, tempère ton cœur qui crie « trahison et mensonges, parodie de l’Amour » ; tempère tes idéaux qui ne sont qu’utopie, tempère tes jugements sur nos paroles et nos actes, tempère tes colères, tempère tes sentiments… tempère toujours et encore.
J’ai essayé : je ne peux pas et je ne veux pas. Je ne veux pas être tiède. Je souhaite ne jamais l’être.
Les révolutions font tomber les dictateurs.
Les étoiles naissent de l’alchimie d’une explosion.
La terre bouillonne, gronde, hurle et crache ses tripes pour accoucher de paradis au milieu des océans.
«Rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans passion», a dit le philosophe allemand Hegel.
Aujourd'hui, le mal du siècle, bien plus que les pandémies annoncées, la technologie dominante, ou même le réchauffement de la planète, c'est l'absence d'enthousiasme, l'absence de passion, l'indifférence déguisée en tolérance, le manque d'engagement. Surtout ne pas prendre parti, ne pas prendre de responsabilité de peur de se retrouver en première ligne et d'être accusé de s'être trompé et parfois aussi d'avoir eu raison. Rester entre deux eaux, entre deux chaises, entre non-mort et non-vie, rester à peine tiède…
Je sais. Voici que je m’emporte une fois de plus. Il faut du temps pour tempérer son tempérament… tiens, la racine « temps » est présente à chaque fois…
Emile Littré nous dit: «c'est un accident qu'un même verbe latin temperare produise deux verbes français, tremper et tempérer […]»2
Tempérance doit peut-être développer un tempérament bien trempé pour faire circuler librement les énergies entre les mondes sans en être affectée.
C'est mon défi. Je vous en reparlerai plus tard, mais laissez-moi le relever avec passion.
---------------------------------------
1) "Les sept plumes de l'Aigle" (Henri Gougaud)
2) ÉMILE LITTRÉ (La pathologie verbale ou lésions de certains mots dans le cours de l'usage)